Il s’appelle Lujendra Ojha. Et vient de lever le voile sur un des grands mystères de la planétologie moderne. Il n’avait que 21 ans lorsque, étudiant en licence, il a remarqué de curieux motifs sur les flancs de certaines éminences martiennes. Sur les photographies prises par satellite, des sortes des doigts noirs apparaissaient pour s’évanouir quelques heures plus tard. C’était en 2011 et Lujendra se demandait déjà s’il ne pouvait s’agir de coulées d’eau liquide.
Quatre ans plus tard, bingo ! La Nasa annonce avec fracas, en compagnie de Lujendra, actuellement en thèse à Georgia Tech, qu’il s’agit bien là de coulées d’eau liquide. La preuve formelle est venue du satellite MRO de la Nasa qui a identifié la présence de certains sels hydratés à l’endroit des coulées. Hydratés ? Cela signifie qu’ils ont rencontré de l’eau liquide…
La nouvelle est d’importance car, sur Terre, la vie n’a pu se créer que lorsque des molécules se sont progressivement complexifiées par une chimie qui nécessitait la présence d’eau liquide. La vie a-t-elle donc pu également apparaître sur la planète rouge ? Mieux encore, des êtres vivants simples, des micro-organismes, ont-ils pu s’y maintenir en vie jusqu’à aujourd’hui ?
Ce n’est pas impossible, mais sans doute pas dans cette eau-là… Les sels qu’elle contient, des chlorates et des perchlorates, sont en effet partiellement constitués de chlore, comme leur nom l’indique. Du coup, elle ressemble moins à un bain de jouvence ou à du liquide amniotique qu’à de l’eau de Javel, un puissant toxique.
La preuve de la présence d’eau liquide sur Mars est une excellente nouvelle pour ceux qui s’intéressent à l’exobiologie, que j’ai eu le plaisir de commenter sur LCI. Mais il faudra patienter encore avant de trouver des « sources » propices à la vie.